Le sport olympique français s’insurge contre le plan de François Bayrou
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Le monde du sport français est en ébullition suite aux annonces du Premier ministre, François Bayrou, sur la réduction du déficit public, qui se traduisent par une "nouvelle baisse du budget des Sports, de la Jeunesse et de la Vie Associative" pour 2026.
Le Comité National Olympique et Sportif Français et le Comité Paralympique et Sportif Français dénoncent conjointement un "sport sacrifié par le gouvernement". Ils jugent cette diminution "incompréhensible, injuste et dangereuse".
Une ponction budgétaire inédite et un "contresens historique"
Le projet de loi de finances 2026 prévoit une baisse drastique de 17,65 % des crédits du ministère des Sports, de la Jeunesse et de la Vie Associative par rapport à l'année en cours. L'enveloppe passe ainsi de 1,7 milliard d'euros à 1,4 milliard d'euros, sans précision sur la répartition entre les trois missions du ministère. Cette coupe est perçue comme un "véritable abandon" et un "contresens historique".
Les deux comités rappellent avec fermeté que "le sport est une politique publique de première nécessité". Ils admettent que la situation budgétaire du pays "impose un effort pour chaque secteur", et que le mouvement sportif est "prêt à faire sa part" en poursuivant la modernisation de ses modèles économiques. Cependant, ils soulignent que "le sport ne peut pas être traité avec autant de mépris".
Le communiqué insiste sur un fait alarmant : "depuis le début de l'année, près de 300 millions d'euros ont déjà été rendus par le secteur, soit l'équivalent de près de la moitié de ses crédits budgétaires. Aucun autre domaine n'a subi une telle ponction". Cette saignée fait suite à d'autres coupes, notamment 33 M€ supplémentaires en début d'année et une baisse de 40 M€ sur l'enveloppe du Pass'Sport annoncée il y a un mois.
L'héritage des jeux menacé
Cette nouvelle coupe budgétaire intervient à l'approche des célébrations du premier anniversaire des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, le 26 juillet, et à quelques semaines de la Fête Nationale du Sport le 14 septembre. Pour le mouvement sportif, cette décision va "à contresens de l'envie de sport des Français, de la dynamique observée des prises de licences au lendemain des Jeux et de l'enthousiasme suscité par la perspective de l'organisation en France des Jeux Olympiques et Paralympiques d'hiver Alpes 2030". Le sport, qui ne représente que "0,10 % du budget de l'État", se retrouve particulièrement touché sur deux années consécutives.
Un appel à la mobilisation
Les comités olympiques et paralympiques français appellent à une large mobilisation de "l'ensemble des acteurs du sport - athlètes, fédérations, clubs, bénévoles, arbitres, entraîneurs, éducateurs... -, les collectivités, les parlementaires, tous les soutiens du sport et les citoyens conscients de son importance". Ils insistent sur le fait que “chaque euro investi dans le sport génère 13 euros d'économie pour la collectivité", prouvant ainsi l'utilité et l'efficacité mesurée de cet investissement.
Le CNOSF et le CPSF avertissent que, à travers ce projet de loi de finances, "c'est toute une génération, tout un modèle, tout un héritage que l'on piétine". Ils réaffirment que "le sport et le parasport sont une chance pour la France" et "un bien public trop précieux pour être sacrifié", d'autant plus dans un contexte d'inquiétude sur la santé physique et mentale des jeunes.
Cet appel à la mobilisation témoigne de la forte préoccupation du mouvement sportif face à des coupes budgétaires qu'il juge contre-productives et en totale contradiction avec les ambitions affichées par la France post-Paris 2024.